Antiquités Égyptiennes. SULLY, 1ER ÉTAGE, SALLE 635. Le Scribe ‘accroupi’ 4e ou 5e dynastie, 2600 - 2350 avant J.-C.
H. : 53,70 cm. ; L. : 44 cm. ; Pr. : 35 cm.
inventaire E 3023
période : Ancien Empire 2700-2200 av. J.-C. l’âge d’or de la civilisation égyptienne de l’époque des pyramides de Gizeh, dynasties 4 : 2670-2450 et 5 : 2500-2350 avt.JC.
matériau : Calcaire, bois, albâtre, cristal de roche. La restauration effectuée en 1999 a permis de mieux connaître les techniques et matériaux utilisés par l’artiste de la sculpture comme les yeux cerclés de cuivre et incrustés de cristal de roche.
date découverte : 09 novembre 1850 dans la chapelle de culte de la tombe. Exhumation au nord de l’allée de sphinx du Sérapeum par Auguste Mariette (1821-1881), successeur de Champollion, nommé Mariette bey puis Mariette pacha. Sa dépouille eut honneur de reposer dans un sarcophage monumental placé dans les jardins du musée du Caire. Mariette a dirigé des fouilles dans le désert de Saqqarah où fut érigée la toute première des grandes pyramides, abritant l’une des nécropoles les plus importantes de la civilisation pharaonique égyptienne ainsi qu’un vaste ensemble de statues de l’Ancien Empire. Et, contrairement à de nombreuses statues de scribes datant de la même époque, la disparition du socle de la statue empêche l’identification du personnage, nom et fonction particulière.
Le Scribe fut attribué à la France et au Louvre à l’issue du partage des fouilles de Mariette
description : Un scribe d’âge moyen, en position frontale est vêtu depuis la taille d’un pagne blanc sans aucun ornement, assis en tailleur il est représenté dans son acte d’écriture. Un support blanc triangulaire placé à la hauteur de ses genoux, un appui pour l’écriture et probablement aussi pour masquer ses parties génitales. Il semblerait qu’à l’origine il avait dans sa main droite un roseau taillé pour écrire ; dans sa main gauche il tient un petit rouleau de papyrus blanc partiellement déroulé sur son pagne court. De nombreux détails de sa physionomie et de sa silhouette sont finement sculptés : ses cheveux noirs sont coupés très courts (une perruque ?) ; ses oreilles d’une grande précision anatomique ; son torse imberbe de couleur ocre ; les contours des yeux sont maquillés d’un trait bleu foncé avec une touche de réalisme dans la légère asymétrie de ses pupilles d’un bleu profond et qui ne semblent pas être incrustées au même plan que le blanc des yeux mais en relief (probablement ce qui donne à son regard une intensité supplémentaire ?) ; sa bouche aux lèvres très fines, son regard franc et profond ; son nez droit et ses narines harmonieusement équilibrées, son visage anguleux faisant ressortir ses pommettes hautes et ses joues creuses. Il est de corpulence mince malgré des plis sous la poitrine, les seins aux mamelons en bois sont légèrement tombants. Ses mains sont déliées, fines et musclées et ses ongles bien soignés. Le dos de la statue est sommairement sculpté. Son aspect général présente un léger embonpoint et une faible musculation (normal pour quelqu’un qui écrit assis en permanence). Sa physionomie témoigne d’une sérénité dans l’exercice de sa fonction, une amorce de sourire aux commissures des lèvres laisse supposer son plaisir d’être ‘soi-même’, ce qui laisse entendre également que cette sculpture représente ‘une vraie personne’.
Dans la Satire des métiers, 2033-1650 av.J.C, il est fait référence au statut du scribe, via l'Enseignement de Khéty’ : un père s’adresse à son fils : « Vois-tu, il n'y a pas de métier qui soit exempt d'un chef, sauf celui de scribe, car le scribe est son propre chef. Si tu sais écrire, tout ira très bien pour toi ; il ne doit pas y avoir d'autres métiers à tes yeux ».
Les grands sanctuaires de l'Égypte ancienne comprennent un Per-ânkh, que l'on traduit par ‘Maison de vie’, un centre de documentation où les scribes œuvrent à la gestion administrative du temple, à la vie religieuse en recopiant les rituels, les textes sacrés et divers documents qu'ils inscrivent sur des papyrus avec un roseau, taillé en biseau le ‘calame’. Ces diverses représentations décrivent le scribe en activité, dans ses tâches administratives : il consigne sur papyrus le bétail recensé ou encore les quantités de blé déposées dans les greniers par exemple. Le scribe a aussi un rôle important dans le domaine judiciaire, comme le rappelle la Satire des métiers : " Vois, aucun scribe ne manque de nourriture, ni de biens appartenant au Palais royal. Et, la place assignée au scribe le met en tête du tribunal ».
Certains textes destinés à être affichés dans le temple sont ensuite gravés ou peints sur la pierre par des artisans.
Des fouilles archéologiques ont permis de mettre au jour des ostraca, tessons de poterie ou des fragments en calcaire qui servaient également de support à l’écriture pour les scribes qui écrivaient aussi sur des tablettes en bois ou sur du tissu.
Du fait de leur rôle indispensable dans le bon fonctionnement de la société, les scribes ont une bonne situation et bénéficient de nombreux avantages car faisant partie de la cour du pharaon ou de la pharaonne.
Les scribes sont exemptés de travaux manuels, d’impôts et d’obligations militaires.
L’unité monétaire la plus élevée du royaume est représentée par le hiéroglyphe associé au scribe, ce qui indique que la trésorerie financière des sommes importantes passe obligatoirement par un scribe ?
Cette fonction se transmet de manière héréditaire et exige une formation longue de 12 années et débute à l’âge de 5 ans dans le contexte où seule une infime partie de la population est lettrée.
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