MÉMOIRE PARC DE LA VILLETTE
Premier PARC URBAIN DE LA FRANCE
EXTRAIT MÉMOIRE PARC DE LA VILLETTE DE BERNARD TSCHUMI
SHARON HOBBY FORMATION CONTINUE ENSP 06-07
La Villette au Fil de Son Eau
Les Enceintes et Fortifications de Paris
Jules César décrit Paris et la Seine : «Id est oppidum parisiorum, quod positum est insula fluminis sequanae», Paris est un camp fortifié installé sur une île…
La devise de Paris est «Fluctat nec mergitur» il est battu par les flots sans être submergé et son blason représente un navire de la corporation des marchands d’eau du Moyen Âge.
Depuis le débit de son histoire, sa limite insulaire s’agrandit en cercles, à commencer par L’Enceinte Gallo-Romaine, aux environs de 285, édifiée en protection des invasions barbares.
S’en suit au Moyen Âge l’Enceinte de Philippe Auguste, de 1190 à 1213, qui clôt une surface de 253 hectares puis celle de Charles V de 1356-1383 où Paris occupe un territoire de 439 hectares ensuite s’ajoute l’Enceinte Louis XIII, de 1633 à 1636, qui inclut les Ier et 2ème arrondissements actuels mais sera démolie en 1670 par Louis XIV et un siècle plus tard, à partir de 1785, la plus ambitieuse des extensions parisiennes, Le Mur des fermiers Générauxdonne à Paris un total de 3 370 hectares, et pour conclure ses dernières limites, L’Enceinte Thiers, ou ‘les Fortifs’ de 1841 à 1844 qui porte la surface parisienne à 7 802 hectares.
Actuellement ces limites sont remplacées par les boulevards périphériques…
À la fin du règne de Louis XVI et au début du Consulat, Paris comptait 500 000 habitants pour une population de 28 millions de Français.
Le mur des Fermiers Généraux, d’un périmètre de 24 km, est ponctué d’une cinquantaine de Rotondes de Ledoux où était perçu l’octroi, cette taxe favorisait la création d’activités agricoles, industrielles, commerciales et festives aux frontières de la Capitale…
En 1859 la commune de la Villette s’étend sur 282 hectares et le premier janvier 1860 sont annexés par Paris les territoires des communes se situant entre le mur des Fermiers Généraux et les Fortifications comme Auteuil, Passy, Les Batignolles, Montmartre, La Chapelle, La Villette, Belleville, Charonne, Bercy, Grenelle, Vaugirard… dont l’effet immédiat est l’ajout de 400 000 Parisiens, le doublement de sa surface et par conséquent de ses besoins en eau.
Suite à cette extension, Paris se répartit en 20 arrondissements et La Villette appartient au 19arr.
La Ville de Paris lui a souvent donné le mauvais rôle de la décharger de ses ordures, de sa pollution, de ses cheminées d’usines, de ses entrepôts puants, de ses dortoirs ouvriers…
La Ligne du Temps au Village de la Villette
Le Site de la Villette est un espace de plaine, un bassin à une hauteur de 52 m, par rapport au niveau général de la France.
La Villette est située entre deux collines, la Butte Montmartre à 127 m et les Buttes-Chaumont à 60 m, offrant ainsi une situation propice aux grands axes de circulation au Nord-Est de Paris, un point stratégique en direction de L’Europe du Nord. Le Versant Sud du Bassin descend vers la Seine et Paris et son Versant Nord vers la Seine à St Denis.
C’est à l’intérieur des espaces de circulation que se créent les petits villages nommés ‘villettes’, et que l’expansion progressive des cités englobe dans leur territoire.
L’histoire retiendra en 1593 la signature de la trêve générale qui met fin aux guerres de religions.
Le passage en 1791 de Louis XVI et de sa famille au retour de Varennes.
La «Bataille de Paris» en 1814 qui clôture le règne du Premier Empire et c’est au ‘Petit Jardinier’ un cabaret proche de la Rotonde de Ledoux que se signe l’armistice.
Le territoire de la Villette voit se dérouler la Commune de Paris de fin mars à mai 1871 ainsi que les nombreux déplacements des armées tant Prussiennes que Françaises …
'À l’Époque Romaine, les champs sont traversés de voies comme les rues de Flandre et du Faubourg Saint Martin. On trouva au début du XIXe des pièces d’or datant de l’an 310.
La première attestation écrite date du XIIe siècle, on y désigne la localité «villa nova sancti Lazari Pariensis» comme étant un lieu appartenant à la grande léproserie parisienne.
Sur les lieux étaient présents les religieux de Saint-Lazare, de Saint Denis, de Notre Dame et des seigneurs parisiens.
La Villette faisait partie du domaine des chasses royales depuis les Rois Mérovingiens.
Dès le XIVe siècle, les ecclésiastiques et les fonctionnaires royaux se font bâtir des domaines de plaisance comme la Maison Verte, située sur la rue de Flandre ou le château du Duc de Roquelaure ou encore l’Hôtel de Bouillon…
En 1374, Charles V accorde des privilèges au village et son patronyme se fixe : «Villeta sancti Lazari», puis la langue romane la nomme ‘La-Villette-Sainct-Ladre-lez-Paris’.
Depuis le Moyen Âge, vers 1233, le Gibet de Montfaucon est situé à l’extrémité ouest du Bassin de la Villette. Et c’est sans difficulté qu’on imagine François Villon se promener aux alentours du gibet pour écrire ses vers «frères humains, qui après nous vivez» ou «je meurs de soif auprès d’une fontaine»…
Au XVIe siècle, la localité de la Villette compte 400 habitants.
En 1607 la construction de l’Hôpital St Louis fait se déplacer le Gibet de Montfaucon, et son emplacement devient un lieu d’équarrissage attirant les rats et les oiseaux puis sur cet espace s’organisent des combats d’animaux, dogues, taureaux, ours, loups, cerfs…
La Villette est une région fertile pour la culture des céréales et la culture de la vigne qui produit un vin blanc local ‘le ginguet’ abondamment servi dans les guinguettes du voisinage.
Le pressoir des religieux situé dans l’actuelle rue de Nantes était actif jusqu’au XVIII ème siècle.
À cette époque, quatre grandes fermes se partageaient le commerce des cultures maraîchères sur 300 hectares.
Mais au XIXe la Villette devient industrieuse et occupe progressivement le territoire des champs.
En 1856, 10 000 ouvriers travaillent à la Villette pour une population de 30 000 résidents.
Entre Montmartre et Ménilmontant et à la périphérie nord-est de Paris, le quartier ouvrier de la Villette reflète l’eau de ses bassins et canaux, ses voies de chemins de fer, ses industries et ses restaurants du bien manger et bien boire…
Au début de son histoire La Villette est Agricole, puis Fluviale et Industrieuse au Premier Empire, Animale au Second, un Parc Culturel Urbain depuis la fin du XXe siècle…
Le Marché des Bestiaux et les Abattoirs de la Villette
Rappel Historique
Rappel Historique
Les Bouchers étaient tous rassemblés autour de la place du Châtelet, «le quartier de la misère» où les bêtes étaient abattues et saignées en pleine rue…
À proximité de la place une église gothique leur était consacrée, église dont il ne reste que la tour.
La tour d’une hauteur de 57 m fut construite par la corporation des bouchers au début du XVIe siècle sous Louis XIII. André Breton écrit quelques lignes : «À Paris la Tour St Jacques chancelante pareille à un tournesol... »
Pascal y fit ses expériences sur la pesanteur, puis au XIXe la Tour est entourée d’un square de 6 014 m2, le premier square d’une série d’espaces verts crée par Haussmann et Alphand.
Actuellement en travaux, la Tour St Jacques des Bouchers est une station météorologique qui mesure, entre autre données, la qualité de l’air et le niveau de pollution parisien.
En 1810, pour dégager le Centre des activités de la boucherie, Napoléon décide de la création de 5 abattoirs à la périphérie de Paris.
Rive Droite :
- Avenue Trudaine, appelé ‘Montmartre’ ou ‘Rochechouart’, archi : Poitevin, à l’emplacement du futur collège Rollin, 37 000m2, 64 échaudoirs répartis en quatre bâtiments de travail.
- Avenue Parmentier, ‘Popincourt’ ou ‘Ménilmontant’, archi : Happe et Vautier, 45 000m2, 64 échaudoirs.
- Avenue du Roule ‘Roule’, 32 échaudoirs.
la Rive Gauche :
-bd de l’Hôpital ‘Villejuif’ ou ‘Deux Moulins’ archi : Leloir, 27 000m2, 32 échaudoirs.
- Avenue de Breteuil ‘Grenelle’ ou ‘Invalides’, archi : Gisors, 48 échaudoirs, désaffectés en 1857 et remplacé par ‘Vaugirard’.
01/07/1818 : Mise en service des 5 Abattoirs.
1855 : Projet de création d’un grand Marché des Bestiaux et des Abattoirs.
14/01/1859 : Le Conseil Municipal décide de l’édifier à la Villette.
Les travaux débutent en 1865 sous la direction de Louis Janvier, architecte et de Jules de Mérindol pour les Halles du marché, dans le style Baltard.
01/01/1864 : Ouverture des Abattoirs de la Villette en replacement des cinq précédents.
L’inauguration en 1867 a lieu en présence de Napoléon III, et le site de 20 hectares des abattoirs va s’agrandir de nouvelles bouveries, d’une rotonde de vente à la criée des viandes abattues, d’un abattoir de porcs, d’une triperie et de services sanitaires…
Le Marché des Bestiaux se tenait côté Porte de Pantin et les Abattoirs de l’autre côté du Canal de l’Ourcq, à la porte de la Villette.
Dès l’origine du Site, les allées étaient bordées de Platanes.
Les animaux passaient du marché aux abattoirs par le pont sud franchissant l’Ourcq à la hauteur de la Grande Halle, ce pont conduisait les bêtes directement aux échaudoirs.
Les rampes du pont nord étaient réservées, l’une au passage des porcs et l’autre à celui des voitures et des chariots qui menaient les taureaux.
Les échaudoirs alternaient avec les bouveries et les bergeries construites en brique à chaînes de pierres.
Toute la surface au sol est cimentée ou pavée, avec des rigoles et des trottoirs.
Les eaux des Abattoirs viennent de Ménilmontant et des Buttes-Chaumont et sur place il y a deux réservoirs de 339 000 litres, 90 bouches d’arrosage pour le nettoyage des sols, des abris, des rues et 75 robinets d’incendies dans les étables.
Les bâtiments administratifs sont situés à l’entrée de la rue de Flandre, aux murs en pierre de taille.
Les carrés d’abattage sont des bâtiments enserrant une cour de 11 m de côté avec en son centre une rigole.
Le travail se faisait dans la cour ou dans l’un des douze échaudoirs.
Dans chaque échaudoir travaille une Brigade méné par le ‘Chevillard’, chaque poste est hiérarchisé et chaque homme à sa spécialité : Boeuftier, Veautier, Moutonnier ou Porcher.
Leur blouse de travail, de couleur ‘Bleu Villette’ venait des teinturiers locaux.
Techniques d'Abattage
On assomme le bœuf au merlin ou au pistolet, on le ‘jongle’ avec une baguette ou ‘jonc’ de 1 m 50 qui, passé sous la moelle épinière arrête les tressaillements, puis on saigne par la jugulaire en activant l’écoulement du sang.
Une fois mis à plat, le dépouillement débute par la ‘perfente’ qui laisse le cuir attaché au dos de l’animal, ensuite le bœuf est monté au treuil, dépouillé, éviscéré, découpé et ‘émoussé’ de la mousse grasse.
Les veaux étaient égorgés et dépouillés après un soufflement d’air sous la peau.
Certaines parties de viande étaient immédiatement acheminées vers les triperies, au bord du Canal, ou vers la boyauderie.
La viande est vendue par le Chevillard ou le Maître Garçon.
Le travail des porcs est différent, il s’effectue près des fortifications et du chemin de fer ou des porcheries.
Ces méthodes de travail s’appliquaient jusqu’en 1955.
Arts et Boucherie
Le film «Le Sang des Bêtes» de Franju retrace l’épopée de la Boucherie à la Villette.
À signaler également le tableau du «Bœuf Écorché» de Rembrandt, une acquisition de Louis XVI et les peintures de Francis Bacon au XXe «Carcasse de viande et oiseau de proie»…
La vétusté des installations
Depuis le début du XXème siècle, aucun projet de modernisation n’aboutit.
En 1939 apparaissent des problèmes d’outillage, mais les exploitants n’avaient pas
d' autorisation pour modifier les structures d’origine.
Après la guerre de 1945, l’Etat se préoccupait en priorité de l’approvisionnement de ses armées
et le marché noir était encore très actif de plus le rendement de la viande française était inférieur au rendement mondial.
De plus, le changement des habitudes de la consommation française qui se porte uniquement vers l’achat des ‘bons morceaux’ fragilise le commerce de la boucherie alors Londres devint le centre névralgique de l’achat de la viande.
La France importait la viande en conserve ou congelée de Madagascar, du Danemark et de la viande d’Irlande et d’Argentine…
De graves conflits secouent le milieu, notamment «l’opération bifteck» une grève des bouchers détaillants qui a ainsi posé le problème du stockage, des frigorifiques…
Le retour à ‘la normale’ date de 1947.
27/12/1949 : Le Conseil Municipal décide de la rénovation des Abattoirs de la Villette, avec le projet de traiter 1 600 bœufs, 1 600 veaux, et 3 500 moutons par jour.
29/12/1955 : Le Conseil Municipal lance le Projet de Concours, remporté par de projet ‘Sully de Jean Sémichon, Serge Walrand, Bernard Vigouroux, Paul Mirguet et la Société SETIF.
La description du projet est publiée dans un numéro spécial de la revue Techniques et Architectures de décembre 64.
01/06/1959 : Le marché de Gros de Paris-la-Villette est classé Marché d’Intérêt National (MIN), une décision favorisée par l’éclatement des Halles Centrales de Paris.
19/03/1970 : Le Conseil Municipal décide le transfert à l’Etat des droits et obligations de ‘l’Opération Villette’.
Les Travaux de Modernisation au XXe siècle
La reconstruction des abattoirs et du marché est décidée entre 1955 et 1957 et a fait disparaître les bâtiments de faible hauteur qui sont remplacés par des constructions massives à plusieurs niveaux comme la nouvelle stabulation au Sud du Canal de l’Ourcq et au Nord du Canal par les nouveaux abattoirs et leurs annexes techniques.
Les bâtiments sont reliés par des passerelles industrielles.
Les nouveaux abattoirs sont entrés en service en 1969.
Le projet initial prévoyait une grande salle des ventes qui devait regrouper le commerce en gros des produits carnés jusqu’alors répartis entre les Halles Centrales et la Villette.
L’espace Nord est entièrement occupé par le chantier des travaux et toute l’activité se concentre au Sud, côté Pantin.
En 1971, le site de la Villette vit une situation paradoxale car se réparti une vie active dans des installations vétustes parfois réaménagées à titre provisoire et des installations modernes sous-utilisées.
L’ensemble créant une confusion visuelle, un ‘patchwork’ composé de grands chantiers abandonnés, de terrassements inachevés, de ruines, d’espaces et places de circulations devenues inaccessibles…
Il semblerait que l’ambition de créer un centre international de la viande française n’ait pu se concrétiser et malgré les nombreuses alternatives proposées par les diverses parties, le projet
a échoué…
Pour expliquer cet échec il est souvent fait spontanément référence aux problèmes liés à l’utilisation massive des frigorifiques donnant ainsi la possibilité aux éléveurs de faire abattre le bétail sur leurs lieux de production et de livrer les carcasses par camions frigorifiques sur les lieux de vente rendant ainsi inutile le maintien des Abattoirs de la Villette…
Des analyses complémentaires tentent d’énumérer d’autres freins à l’accomplissement du projet de modernisation : des raisons économiques comme la hausse du coût de l’essence dans un climat de crise mondiale accompagné d’une sous évaluation budgétaire comme en témoignaient les nombreux dépassements du budget initial, de la hausse du pourcentage de rémunération des architectes passant de 4% à 6% ; du dépôt de bilan de la société en charge de la construction de la centrale d’énergie autonome et d’une manière générale des objectifs économiques surestimés…
Également entrent en jeu les difficultés de communication entre les différentes parties en présence et les faiblesses techniques comme les rampes à la pente trop forte rendant impossible le franchissement des bêtes, la défaillance des réseaux de la manutention aérienne et informatique, les trop longs tuyaux de transport du suif le rendant impropre à son usage, de l’absence de climatisation dans la salle de vente provisoire…
De plus les problèmes conjoncturels liés à la nouvelle politique de décentralisation de la FNSEA suivi de la rigueur des contrôles sanitaires aux nouvelles normes européennes, des quotas laitiers, du coût d’exploitation supérieur à celui de la concurrence en raison de l’importance de la masse salariale et à la présence sur le site d’ouvriers surqualifiés, aux difficultés d’adaptation de la profession aux chaînes d’abattages modernes ainsi que le maintien d’abattoirs plus performants dans un rayon de moins de 50 km, notamment Vaugirard et Versailles…
À cette énumération s’ajoute le problème récurrent de la viande foraine et de la faiblesse
du développement de l’élevage national face à la diminution de la clientèle et du volume
des transactions et pour conclure les complications d’ordre financier comme l’absence de fonds privés dans la gestion de la société à économie mixte ou du refus des bouchers de prendre
un nantissement sur leur fonds de commerce…
Le travail au quotidien s’effectue dans une tension extrême et subit le choc des événements
liés à la conjoncture politique comme les manifestations et grèves de Mai 68, de la création
de Rungis classé M.I.N et de l’étalement dans la presse du «Scandale de la Villette»…
Le 15 mars 1974 le dernier bœuf est abattu et les Abattoirs de la Villette sont fermés.
Néanmoins la difficulté de gérer la situation «post-abattoirs», la volonté politique souhaitait
la présence du public dans les espaces devenus vacants depuis 1975 car les grilles et les barrières entourant le site sont démolies et c’est à cette époque que se décide la création à la Villette du Théâtre Présent, l’accueil du cirque Jean Richard, la création d’une piste de skate, la
programmation de concerts rock dans les Halles comme celui de Led Zepplin ou des Rollins Stones et d’une Foire à la Ferraille et à la Brocante…
Le Renouveau de la Villette à la fin du XXe siècle
Les Années Transitoires
Suite à la fermeture des Abattoirs, l’État devient le maître d’Ouvrage du futur Site de La Villette, les responsables eurent la charge d’en définir les grandes lignes, «il fallait trouver une solution élégante à un problème délicat».
Depuis 1971, le Directeur Général de la Société d’économie mixte de la Villette la SEMVI,
Jean Sérignan procède à un inventaire du bâti suceptible d’être réhabilité et est à l’écoute des
projets à vocation culturelle à destination des habitants du Nord-Est Parisien et de sa Périphérie.
De cette étude, il s’en dégage un ensemble d’orientations possibles comme la reconversion de la Salle des Ventes, de la création d’un Parc reliant les deux pôles Pantin et Villette, séparés par le Canal de l’Ourcq, d’un projet de construction de logements, commerces, bureaux, d’aménagements d’espaces hydrauliques comme des Bassins de baignade, de patinoires, de circuits en barque ou d’un ensemble sportif de l’autre côté du boulevard périphérique, vers la mairie de Pantin…
Un concours de l’Atelier Parisien d’Urbanisme est lancé en 1976 pour l’aménagement des 55 hectares du site.
En 1977 le président Valéry Giscard d’Estaing demande une étude pour la réalisation d’un musée des Sciences et de l’Industrie et l’aménagement d’un Parc de 23 hectares.
En 1978 Roger Taillibert est chargé d’une mission de coordination de l’ensemble du secteur de la Villette en faveur de la réhabilitation de la salle des ventes en un musée scientifique puis le rapport de Maurice Lévy définit les objectifs de La Cité des Sciences et de l’Industrie.
Et il est également question d’un ensemble musical de dimension nationale…
Puis il est décidé de la Restauration et de la Modernisation de la Halle aux Bœufs, le chantier
est confié à Bernard Reichen et Phillippe Robert avec le projet d'une exposition nommée
' des Bêtes et des Hommes ' en septembre 2007…
En 1979 se constitue un Établissement Public du Parc de la Villette, l’E.P.P.V et il est présidé
par Paul Delouvrier qui organise une consultation à laquelle participe 27 architectes français sélectionnés sur dossier, cette consultation est remportée en 1980 par Adrien Fainsillber.
En 1981, François Mitterrand élu président de la République confirme la mission de l’Établissement Public.
L’objectif général de l’aménagement du Site de la Villette est une ambition à l’échelle de la Ville de Paris avec la création d’un point fort, un espace vert dont la vocation serait de s’inscrire dans une identité urbaine, laissant un découvert proportionnel à la densité de la population tant au niveau des besoins quotidiens qu’événementiels.
L’Inventaire du Bâti
L’emprise du bâti : La Grande Halle construite en 1866 mesure 252 m de long sur 86 m de large, et occupe une surface au sol de 21 672 m2.
La salle des ventes d’une surface au sol de 4,8 hectares mesure 300 m de long sur 160 m de large, la toiture est à 25 mètres au-dessus du sol.
Sont également sauvegardés La Rotonde des Vétérinaires, l’ancien dépôt de suif, le Pavillon du Charolais, le Pavillon des Maquettes et l’Entrepôt des Cuirs situé de l’autre côté du Périphérique.
Se font démolir les deux Halles d’une surface au sol de 3 hectares, le Bâtiment de Stabulation
de 16 000m2, les Abattoirs de 11 000m2 et l’Abattoir Sanitaire de 1 300m2, les bâtiments frigorifiques 13 900m2, la centrale d’énergie 2 500m2, les rampes, murs de clôture et autres annexes…
La Cité des Sciences et de l’Industrie
L’emprise au sol : 29 700m2, 270 m de long, par 110 m de large, 47 m de hauteur sur 7 niveaux.
Le bâtiment se compose de 20 piles porteuses en béton et de 12 piles métalliques principales.
Les travaux d’Adrien Fainsilber, aôut 82-mars 86
- Démolition de la zone porc et des frigorifiques.
- Excavation des douves pour installer des miroirs d’eau au pied des Serres bioclimatiques une création de Peter Rice, ce qui a produit une ouverture au Sud vers Pantin.
- Placement de coupoles de haute technologie construites par l’équipe RFR, Peter Rice, Martin François, Architecte Naval et Jean Ritchie.
- Décoffrage du bâtiment.
- Peinture des poutres d’origine en bleu.
- Pose d’un treillis sur les façades est et ouest.
- Installation du hall d’entrée au cœur du bâtiment avec des axes piétonniers à l’échelle de la ville.
- Évidement des piles porteuses, ripage des portiques vers l’intérieur pour permettre le dégagement de la façade.
- Placement de la salle hémisphérique à l’extérieur…
Détail des coupoles : elles pivotent sur elles-mêmes selon l’intensité lumineuse et sont suspendues selon 'la technique de l’araignée' par des câbles reliés à la charpente et recouvertes d’une toîle tendue translucide en Teflon de 4 couches, fibre de verre, isolant, pare vapeur, et doublure intérieure.
Les Serres : Chaque serre mesure 32 m 40 de hauteur pour une profondeur de 8 m 10.
Le système de fixation se fait par des rotules en acier inoxydable, le vitrage est en verre float trempé.
Chaque panneau de verre fait 2 m sur 2 m, ils sont groupés par 16 et sont suspendus aux poutres.
Le Parvis Nord est agrémenté d’une fontaine réalisée par Manolis Maridakis.
La Cité des Sciences et de l’Industrie est inaugurée le 13 mars 1986 en présence du Président François Mitterrand, la même année Adrien Fainsilber reçoit le Grand Prix de l’Architecture.
La Géode
La salle de spectacles propose 357 sièges et 6 places pour handicapés, l’écran est une demi sphère de 26 m de diamètre couvrant une surface de 1 000 m2.
Dimensions de la Sphère : 36 m 50 en extérieur et 35 m 30 en intérieur.
Le pilier central supporte l‘ensemble de la structure béton sans liaison avec l’enveloppe sphérique.
L’enveloppe sphérique est une résille géodésique composée de 1 600 triangles disposés sur 2 500 tubes de 10 cm de diamètre de 34 longueurs différentes et nécessitent 835 nœuds d’assemblage.
'La peau miroir' de Gérard Chamayou fait s’emboîter avec une précision inférieure au dizième
de milliimètre, 6433 triangles sphériques en acier inoxydable poli miroir.
Le poids de la sphère miroir pèse 70 tonnes et le poids de l’enveloppe sphérique est de 630 tonnes, elle s’appuie sur la poutre circulaire.
Pour cette réalisation Gérard Chamayou a reçu le Brevet d’Or.
Une autre solution, selon lui, aurait été de construire un Opercule, de positionner dans la sphère un cercle incliné qui pourrait supporter les gradins…
La Géode, miroir d’eau sphérique dans laquelle se reflète toutes les visions du Parc, une Planète d’eau solide, une merveille des Arts et Techniques du XXème siècle…
État des Lieux et Projets
Le Parc est ouvert sur les quartiers limitrophes et est le réceptacle de tous les cheminements.
Il doit répondre à deux types de fréquentation, une attraction nationale et de quartier, dans un contexte paysager avec la notion évolutive de son usage et d’une mise en valeur de la présence
de l’Eau sur son Site.
Le Parc de la Villette répond également de son vis-à-vis avec les Parcs Parisiens comme les Buttes-Chaumont 23 hectares, le Luxembourg 22,5 hectares, Montsouris 15, 5 hectares, Monceau 8,5 hectares, Le Square du Chapeau Rouge 4,5 hectares…
L’aménagement du Parc rencontre son objectif en fonction de critères formulés en amont de sa réalisation, s’il contribue à accélérer les évolutions de l’urbanisation du 19ème arrondissement,
s’il accompagne la désindustrialisation, le logement social, le secteur locatif, les activités secondaires, les équipements publics, une prise en charge des besoins au niveau de la vie de quartier…
Les Intentions du Concours de 1982
Sites industriels, abattoirs, halles marchandes, docks portuaires sont des endroits portant les marques d’une histoire chargée de conflits dont le destin contemporain est d’être transformé
par une ‘métamorphose’…
Le désir de s’orienter vers un avenir pouvant se faire refléter une convergence plurielle en collaboration avec tous les domaines de la création et de la technique…
Jean Baudrillard précise «On ne cherche plus à créer l’objet exceptionnel, insolite,
transcendant, qui électrocuterait l‘imagination, non, on crée une anthologie synoptique des parcours urbains, des façons d’être urbaines, résumées en une cohabitation expérimentale».
La suite des Grands Travaux mené par l’EPPGHV est l’organisation du concours pour la réalisation du Parc de la Villette de 1982 à 1983.
François Barré est nommé directeur de la ‘Mission Parc’ il en définit ses objectifs «une nature modifiée investie d’un concept».
Un Parc lié à la vie urbaine, à son rythme, à ses recherches, en permettant des animations renouvelées au lieu d’un paysage où l’herbe et l’arbre sont sacrés, une nouvelle culture du quotidien.
Un programme commenté par Jean Nouvel «une nouvelle poétique de la rencontre obligée de la technologie et de la nature, une poétique de la réalité».
Le concours international pour la conception architecturale du Parc est lancé en 1982.
471 projets venant de 36 nations sont présentés au Jury qui en sélectionne 24 puis 9 projets sont proposés pour un deuxième tour et en 1983 c’est Bernard Tschumi, un architecte d’origine Suisse qui convaincra François Barré grâce à son projet des 3 systèmes : le système des points, des lignes et des surfaces et à son cube éclaté...
Le Jardin Public
«La ville peut-elle être un jardin ? La nature peut-elle être un jardin ? »
Le jardin public provoque deux sentiments, un refuge positif ou un repère négatif.
Paul Valéry écrit «des réserves inépuisables de hasard, de surprises et de secret…»
«Le jardin public porte les cicatrices de sa part maudite, les scènes de violence, de meurtres…»
Les rubriques des faits-divers alimentent un imaginaire de terreurs sourdes…
«Le parc public est souvent victime d’un excès de fréquentation, d’actes de vandalismes,
de vols et d’une transgression des interdits.»
Le terme public signifie ouvert à tous, la présence des marginaux provoque aussi bien en ville
que dans un parc, un embarras.
«Le parc public est le refuge des junkies, des clochards, des ivrognes, d’une population en transit. Cette catégorie sociale forme une petite société qui investit les parties du jardin propice à un campement.»
Dans sa relation nocturne, la puissance maléfique de la nuit décourage et attire les visiteurs.
«L’éclairage divise les espaces en crépuscule et obscurité», et de tout temps, le parc est un lieu d’échanges sexuels ou amoureux...
«Le jardin public est un espace hybride entre la ville et la non ville.»
Théories des Créations Paysagères
Aristote : «l’expérience nous montre que les choses futures ont leur principe dans la délibération et dans l‘action, et que, de manière générale, les choses qui n’existent pas toujours en acte renferment la puissance d’être ou de n’être pas indifféremment ; ces choses-là peuvent aussi bien être que ne pas être et par suite arriver ou ne pas arriver…»
Dans une conception, on considère trois éléments, l’architecture, le jardin et le paysage.
«Si l’art des jardins peut donc être considéré comme la métaphore, la transposition métaphorique du mythe du paradis perdu… tentative vaine et d’avance vouée à l’échec… mais au contraire de faire apparaître le mythe et ses multiples incarnations possibles…»
«Le mythe du paradis perdu, chez Aristote a «le propre de ne jamais se réaliser»…
«La rencontre explicite entre la Philosophie et l’Art des Jardins n’est pas neuve, mais elle s’est marginalisée parce qu’elle est imbriquée à d’autres arts principalement l’architecture puis la peinture, ce qui se caractérise par un transfert de l’esthétique de la représentation…»
«Pour comprendre l’art des jardins soit on l’interprète dans le cadre de l’espace classique ou bien on essaie de montrer en quoi le jardin dépasse ce cadre et en invente un autre"
«Le Jardin est le terrain où une société essaie de se donner une vision de son avenir, un sens qui n’est pas limité à une fonction mais à un usage dans l’espace, d’une spatialisation d’une perception sensible.»
Starobinski «la promenade est sans objet, elle produit un état hypnoïde où le corps s’oublie…
Il ne s’agit pas de retrouver ou de rejoindre une nature perdue mais de se retrouver soi-même
dans un état non réfléchi, dans un rêve, une conscience dilatée.»
Ce qui est nouveau, c’est l’organisation de l’espace en fonction du mouvement, et non plus
une conduite à la promenade vers un point remarquable, le jardin est conçu comme le lieu
de coexistence de différents points de vue dont la découverte successive crée une intensité émotionnelle dans l’intériorité de l’être.»
La Création du Parc de Bernard Tschumi
L’Environnement
Le Site se trouve dans un quartier populaire et semi industriel sur lequel est édifié des bâtiments :
La Grande Halle, Le Théâtre Présent, Le Pavillon Janvier, Le Pavillon du Charolais, Le Pavillon des Maquettes, La Maison de la Villette, La Cité des Sciences et de l‘Industrie, La Géode…
Et le Projet du Parc doit prendre en compte les futures réalisations et réserver des espaces pour un potentiel indéterminé : Le Zénith de Philippe Chaix et Jean-Paul Morel, une salle de concert provisoire à l’origine de son implantation en 1984, et la future Cité de la Musique de Christian de Portzamparc, Lauréat de la consultation le 19 janvier 1985 puis viendra s’ajouter Le Pavillon Paul Delouvrier œuvre d’Oscar Tusquets en 1990, un lieu d’expositions
temporaires.
Christian de Portzamparc bâtit le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, inauguré en décembre 1990 puis en 1994 il édifie une Salle de Concerts, et en janvier 1995 est inaugurée la Cité de la Musique.
Le Musée de la Musique est créé en janvier 1997.
Pour son œuvre d’architecte, Christian de Portzamparc reçoit le Pritzker Price en 1994.
Un nouveau concours est lancé pour la réalisation d’un Auditorium, remporté par Jean Nouvel
en avril 2007
Les Trois Systèmes de Bernard Tschumi
Pour ne pas rajouter une masse supplémentaire et pour répondre aux demandes du programme, Bernard Tschumi et son équipe proposent «une solution structurelle simple en distribuant les exigences du programme à travers le site tout entier dans un arrangement régulier de points d’intensité variables, désignés comme 'Folies', permettant ainsi un mouvement maximal du visiteur en lui offrant la possibilité de rencontrer les diverses propositions organisées sur le Site du Parc de la Villette.»
Le nouveau Parc se structure dans une superposition de trois systèmes autonomes, le système des objets (points), des mouvements (lignes), des espaces (surfaces).
Les points sont les 26 folies de couleur rouge d’acier émaillé de forme cubique 10 m 80 qui sont placés sur une trame à équidistance, à 120 m, et peuvent se transformer sur demande.
Ces constructions donnent au Parc son identité, une image cohérente dans un ‘ensemble d’éléments disparates’.
Les lignes sont des axes de circulations perpendiculaires dans les directions nord-sud et est-ouest, ou circulaires pour une déambulation sur une longueur de 3 km appelée «promenade cinématique»
Cette promenade dessert les jardins à thème et dont la fonction est de relier les principales parties du Parc.
Les surfaces sont les prairies du Cercle et du Triangle, d’une superficie de 7 hectares de gazon
aux contours définis par les allées de Grands Arbres, certains centenaires.
Les surfaces se superposent aux différents systèmes composés d’événements, de mouvements, d’architectures…
La Promenade Cinématique
La Promenade fait partie des lignes structurantes du Parc, elle est facilement identifiable par
son revêtement en dalles de granito pastillée d’une couleur bleutée et par son éclairage néon
bleu-vert.
Le cheminement de la promenade cinématique fait se révéler des Jardins, des Aires de jeux pour les enfants et diverses ambiances paysagères ponctuées de sculptures, d’éléments sonores et de surprises.
Son dessin évoque le tracé d’un ruisseau ou d’une chute de pellicule au sol après avoir été coupé sur la table de montage.
Dans les descriptifs du Projet, les références au langage cinématographique sont nombreuses, cadrages, plans séquences, gros plans, faux raccords, travelling, champ, contre champ, plongée, contre-plongée, bande image, bande son…
Une conception qui se décline dans les Jardins jusqu’aux motifs et couleurs du mobilier, passerelles, bancs, chaises, poubelles, fontaines, éclairage, sculptures…
La référence au cinéma rappelle l’époque où à proximité se sont établis en 1896 les studios
de cinéma Gaumont et la première salle de cinéma publique en 1907.
La vie locale suit les modifications du quartier ; un Cafetier du quartier transforme son local
en une salle de cinéma de 200 places et il met en place son propre réseau d’électricité.
La continuation de l’activité cinéma est assurée actuellement par le groupe MK2 au quai de Loire, et par la programmation de L’EPPGH qui propose tout au long de l‘année des documentaires, des films en tout genre ainsi qu’en été le Festival de Cinéma en plein air.
Et pour tous les cinéphiles, à quelque pas dans le voisinage vers le Canal St Martin résonne l’écho «atmosphère, atmosphère» d’Arletty.
Jardins Thématiques
En 1985 François Barré et Bernard Tschumi sollicitent la participation de Paysagistes pour la création de quelques Jardins à Thème.
- Le Jardin des Miroirs, de Bernard Tschumi, 1 670 m2.
Légèrement pentu, le Jardin est planté de pins sylvestres, d’érables et de 28 ' miroirs monolithes' d’environ 2 mètres de hauteur dont une face est recouverte d’une plaque d’acier inoxydable polie.
La nuit des projecteurs encastrés au sol créent des effets…
- Le Jardin des Vents et des Dunes, d’Isabelle Devin et Catherine Rannou.
Le Jardin présente un espace clos réservé aux enfants jusqu’à douze ans, leur offrant une série
de jeux d’équilibre dans l’esthétique des stations balnéaires ou des paysages maritimes.
- Le Jardin de la Treille, de Gilles Vexlard, Laurence Vacherot et Jean-Max Albert, 1 500 m2
Les tracés aléatoires sont exclus au bénéfice des formes quadrangulaires, le rectangle, le carré.
Des sorties d’eau se déversent de terrasse en terrasse dont la perspective aboutit à un plan d’eau.
Une treille grimpe le long de poteaux métalliques et se déploie sur une trame horizontale aérienne.
Des appareils de visée placés sur un muret en bordure ont pour fonction d’inclure des morceaux de paysage à l’intérieur d’elle-même.
- Le Jardin des Bambous, d’Alexandre Chemetoff, Daniel Buren et Bernard Leitner, 3 000 m2
Une collection de 30 essences de Bambous, un Jardin creusé à 6 m de profondeur, le long d’un mur de 120 m orienté face au sud crée un micro climat indispensable pour ces plantes.
Des bandes de galets noirs et blancs font référence à la colométrie de certains genres et espèces
de Bambous et à l’autre extrémité du jardin, un cylindre sonore, de 10 m de diamètre sur une hauteur de 4 m 50, offre le cadre d’un mini concert.
- Le Jardin des Voltiges de Bernard Tschumi est aménagé en trois espaces de jeux de mouvements d’équilibre dans une ambiance ombragée.
Deux coupoles éloignées l’une de l’autre permettent à deux personnes de se parler en secret, c’est l’ancien système confessionnal des lépreux.
- Le Jardin des Îles de Bernard Tschumi met en scène des allées pavées de galets de marbre blanc et noir.
Une dalle de granit strié et inclinée permet à une nappe d’eau de s’écouler et de se faire
refléter le ciel et les branches des arbres.
La nuit, un jeu de lumières plonge le jardin dans des ambiances sous-marines.
- Le Jardin des Équilibres de Bernard Tschumi, 2 650m2.
Ce jardin se caractérise par la diversité des essences choisies, Charmes, Conifères, Chênes rouves.
Ce jardin se caractérise par la diversité des essences choisies, Charmes, Conifères, Chênes rouves ou rouges, Pins gris argentés, Tulipiers de Virginie, Métaséquoias… Deux passerelles surplombent le jardin.
Sont disposés dans l’espace des bancs en granit et de sculptures en forme de cerfs-volants.
- Le Jardin des Ombres d’Ursula Kurz, 720 m2.
Le Jardin présente un espace planté de massifs d’Ifs et de Persistants pour un site ombragé.
Un alignement de bancs pour la fréquentation des spectateurs du Zénith et au sol des dalles préfabriquées aux éclats de marbres blancs.
- Le Jardin des Frayeurs Enfantines de Bernard Tschumi
Le Jardin est une allée rectiligne ponctuée de 18 hauts parleurs, et est bordé d’une forêt de Bouleaux et d’Épicéa glauca.
L’installation sonore est l’œuvre de Caroline Voss et Arnaud Devos.
- Le Jardin du Dragon de François Ghys et Bernard Tschumi, 4 000m2.
Le dragon mesure 80 m de long et sa langue 26 m, l’ensemble est un toboggan pour les enfants
dans un paysage arboré de Liquidambars, de Sapins du Colorado, de Glédistsias.
À l’origine de sa conception, c’est François Ghys qui, en voyant les enfants jouer avec les câbles
et autres matériaux abandonnés sur le site, a eu l’idée de fabriquer le dragon avec du matériel de récupération…
- Le Jardin des Brouillards a été démonté suite à des problèmes de non-conformités aux normes européennes et, à son emplacement, on rencontre un espace en hommage ux victimes du Sida.
Également présents sur les lieux de l’ancienne Halle aux Moutons, les Jardins Passagers,
dédiés aux méthodes de cultures sans recours aux produits chimiques.
Ces jardins furent créés sur l’initiative d’Yves Colon puis suite à la sensibilisation d’un large public pour l’écologie, la biodiversité, les cultures différentielles…
Des thèmes valorisés dans l’exposition 'Jardin Planétaire' de Gilles Clément en 1999 dans
La Grande Halle, les Jardins Passagers peuvent organiser de façon pérenne des ateliers pédagogiques pour les scolaires et des visites pour tous les publics pendant la période ouvrable.
La Bicyclette Ensevelie
La création de Claes Oldenburg et de Cossje van Bruggen en 1990 présente une bicyclette géante enfouie dans la terre de la pelouse, seuls émergent la sonnette et diverses parties de la bicyclette comme le guidon, une pédale, la selle et un quart de roue à une hauteur de 3 mètres.
Le Mobilier
Les passerelles, d’une longueur de 8 mètres pour garantir leur légèreté, initialement prévues
pour servir de protection des Jardins à thèmes se sont transformées en ponts reliant les Jardins aux différents espaces ainsi que les garde-corps utilisés comme des poutres, support du plancher.
Les bancs en béton dans leur forme arrondie accompagnent le mouvement circulaire de la promenade, ils sont incrustés de pavés de verre de forme ronde et offrent une ponctuation lumineuse pour la nuit.
Les bancs sont munis de corbeilles à papier de forme triangulaire aux motifs de perforations.
Également présents sur le site des lampadaires, des fontaines d’eau potable et des chaises pivotantes de Philippe Starck.
Les Aménagements actuels au fil de l’Eau
Le Canal de l’Ourcq continue de fournir Paris en eau non potable.
Ses berges proposent des sentiers de grande randonnée GR11 sur le chemin de halage entre Villiers-les-Rigault en Seine et Marne et La Ferté-Milon dans l’Aisne et une piste cyclable de 20 km entre la Villette et La Rosée.
La Canal laisse passer les péniches, les bateaux de plaisance de l’Arsenal à La Ferté-Milon, et les diverses excursions touristiques sur des parcours Villette-Concorde…
En cours de projet, le ZAC des Quais et Bassin, les aménagements des Magasins Généraux
par le Cabinet Chaix-Morel ainsi que le projet de regroupement des Services Généraux des
Canaux de Paris au N°6 quai de Seine…
Les Évocations Aquatiques et Hydrauliques
L’auvent de la ‘promenade des gens pressés’ dessine une succession de vagues ondulatoires.
La Folie du Centre de Secours est une ‘Noria’ et deux folies dans le prolongement de l’axe sont
des Fontaines Géantes, un Escalier d’Eau et une Cascade toboggan.
Sharon Fontaine-Hobby mai 2007
Dossier complet consultable sur place
à la MEDIATHEQUE DE LA VILLETTE
remerciements Alain Orlandi, Yasmine Frank et Marie-vague